Adossée à un patrimoine historique et architectural exceptionnel, l’île de Ré se visite de long en large.
Nous avons choisi pour vous dix sites et monuments qu’il vous sera impossible de rater...
Dans le village d’Ars, Françoise, Marie-Victoire et Louise sont connues comme le loup blanc ?
Et pour cause, elles sont depuis des lustres les hôtes de l’une des plus anciennes églises de l’île : Saint-Etienne. Les trois cloches (jolis prénoms, non ?) ont établi leurs quartiers au XVe siècle dans le clocher de cet édifice gothique, lui-même classé Monument Historique en 1903. Reconnaissable entre toutes, cette pointe, qui culmine à plus de 40 mètres, est le phare d’Ars.
Sa hauteur et ses deux couleurs, le blanc et le noir, facilitaient autrefois la navigation des bateaux, qui pouvaient la repérer à plus de vingt kilomètres.
Construit en 1626, sous le règne de Louis XIII, La Prée est le plus vieux fort militaire de Ré.
Conçu à l’origine pour protéger la royauté de la vague protestante rochelaise, cet ouvrage militaire, œuvre des architectes Conty d’Argencour et Le Camus, fut occupé par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale et même transformé en colonie de vacances, de 1950 à 1980. Il se caractérise par une forme en étoile et la présence de quatre bastions, dont deux tournés vers l’océan, reliés par des courtines en demi-cercle et une enceinte extérieure dotée d’un chemin couvert. Il est classé Monument Historique depuis 2008.
Les visites, libres ou guidées, s’agrémentent de chasses au trésor et peuvent être complétées par une immersion prolongée dans le musée du site, dédié aux graffiti anciens.
Route de Rivedoux à La Flotte
Tél. 05 46 09 73 33.
Citée dès le XIIe siècle, la paroisse de Sainte-Marie est sans doute la plus ancienne paroisse rétaise.
La commune s’enorgueillit de veiller sur un patrimoine religieux aussi riche que précieux, comprenant notamment les chapelles Saint-Sauveur de la Noue et Port-Notre-Dame, et l’église Notre-Dame de l’Assomption. Fortifiée en 1467, cette dernière n’a été officiellement inaugurée que quatre cents ans plus tard. Son clocher proéminent a longtemps fait office d’amer pour les marins, à l’instar de son homologue de Saint-Etienne d’Ars. Des ex-voto, prenant la forme de maquettes de bateaux, sont d’ailleurs exposés au cœur de l’église. L’édifice se distingue par une large nef à trois vaisseaux et un chœur lumineux, qui ne sont pas sans rappeler les décors de cathédrale.
Fondée au XIIe siècle par des moines cisterciens, l’abbaye des Châteliers a régulièrement subi les affronts de l’histoire, puisque soumise à de nombreuses destructions partielles, dont deux successives pendant la Guerre de Cent Ans.
Datant de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle, l’abbatiale Notre-Dame, de style gothique, est la partie la mieux conservée de cet édifice, l’un des plus grands de son genre en Centre-Ouest. Elle est ouverte à la visite, de même que les galeries, le jardin du cloître et l’ancien réfectoire. L’abbaye est classée aux Monuments Historiques depuis 1990.
Vauban, à qui Ré doit tant de vestiges, est à l’origine de la construction, en 1742, du fort de Grouin.
Désarmé après 1814, puis réarmé en 1860, ce bâtiment de défense, qui plonge son regard sur le Pertuis Breton, est aujourd’hui une propriété privée.
À défaut d’avoir la chance de le visiter, vous pourrez toutefois vous en approcher à pied et en admirer l’architecture militaire parfaitement préservée.
Et puisque vous êtes à Loix, n’oubliez pas les deux autres grands pôles d’intérêt que sont le moulin à marée et l’église Sainte-Catherine. À bon entendeur...
C’est à Vauban, encore lui, sur ordre de Colbert, que l’on doit la fondation, en 1674, de la Redoute de Rivedoux.
Ce fortin, qui ne pouvait accueillir qu’une trentaine d’hommes et une douzaine de canons, avait alors pour mission de barrer l’accès de la péninsule aux soldats anglais. L’ouvrage fut complété, au tout début du XVIIIe siècle, par l’ajout de batteries, dont celle de Sablanceaux, qui fit l’objet de restaurations jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Cette place forte est un carré de 45 mètres de côté, flanqué de deux contre-garde et entouré d’un fossé sec.
Des dix villages de l’île, Saint-Martin est sans conteste celui qui concentre le plus de vestiges historiques. À dire vrai, la commune est à elle seule un joyau. Cernée de fortifications érigées par Vauban à la fin du XVIIe siècle, elle a conservé intacts ses quatorze kilomètres linéaires de remparts, qui protègent le cœur de ville et son port.
Classée, depuis 2008, au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco, Saint-Martin se laisse admirer du haut du clocher observatoire, qui toise Ré de toute sa splendeur. En parcourant les venelles et ruelles de la cité fortifiée, vous serez étonnés par l’éclectisme de ses bâtisses, dont l’hôtel de Clerjotte, de style Renaissance, et la célèbre Vinaterie, maison à colombage du XVIe siècle.
Évoquer Saint-Martin, c’est aussi mettre en lumière sa citadelle. Lui aussi construit à la fin du XVIIe siècle, cet ouvrage militaire fut, de 1873 à 1938, l’unique point de regroupement des condamnés aux travaux forcés. Le capitaine Albert Dreyfus lui-même y effectua un séjour, avant son départ pour l’île du Diable en Guyane. Transformée, en 1970, en centrale pénitentiaire, elle accueille à ce jour près de cinq cents prisonniers de droit commun, purgeant pour la plupart des peines de longue durée. Il va de soi que l’établissement ne se visite pas.