Accessible du continent par un pont de 2700 mètres, inauguré au printemps 1988, Ré s’étend sur une superficie de 85,32 km2. La quatrième plus grande île de France métropolitaine -derrière la Corse, Oléron et Belle-Île- se classe au troisième rang en termes de population, avec 17 754 habitants recensés en 2016.
Dix communes maillent son territoire. Si Rivedoux, où prend naissance le pont, est la seule à posséder à la fois deux plages et un port, le centre historique de l’île est constitué par le village de Saint-Martin, connu pour la richesse de ses ouvrages fortifiés (dont sa citadelle et ses remparts), conçus par Vauban et inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 2008. L’omniprésence de ses maisons typiques à la blancheur immaculée, régulièrement ornées de volets verts ou bleus, lui a valu son surnom de « Ré la Blanche ». Mais ce n’est pas sa seule distinction. Entre océan, forêts et marais salants, Ré a dessiné un paysage hétéroclite de dunes et de plages, de criques et d’anses, de fiers et de vasières, magnifié par la subsistance d’une faune et d’une flore à nulles autres pareilles, comme en témoigne la réserve naturelle du Lilleau des Niges, aux Portes-en-Ré.
Les cent kilomètres de côtes de l’île de Ré ont dessiné une farandole quasi ininterrompue de plages (près de cinquante répertoriées), baies et anses, à la topographie disparate, dont les caractéristiques séduiront, ici les amoureux de baignade et de détente, là les férus de pêche ou les amateurs de sensations fortes. |
DU SEL
Autour du Fier d’Ars, petite mer intérieure de 800 hectares entre Ars, La Couarde et Loix, les marais salants s’offrent en pâture à la contemplation des hommes et à la fréquentation assidue d’une faune et d’une flore éclectiques. Débutée, dès le Moyen Âge, par des moines de l’abbaye de Saint-Michel-en-L’Herm, la collecte de sel y connut son apogée au milieu du XIXe siècle. Près de 20% des terres étaient alors exploitées par les « paysans de la mer » locaux et 30 000 tonnes d’or blanc produites chaque année. Après moult péripéties qui précipitèrent son déclin, la saliculture renaquit de ses cendres au tournant des années 1990, lorsqu’un vaste programme de réhabilitation des marais salants et de restauration de l’image du sel de Ré fut conjointement engagé par la Communauté de communes et la Coopérative des Sauniers de l’île.
À ce jour, plus de la moitié de la superficie du fier d’Ars est exploitée par la petite centaine de sauniers rétais, pour un volume de production annuel de 2 000 tonnes environ.
350 ESPÈCES OBSERVÉES
Située sur l’une des principales voies de migration d’Europe Occidentale, Ré sert chaque année de refuge à des centaines de milliers d’oiseaux, qui utilisent notamment les 800 hectares du Fier d’Ars et 1 500 hectares de marais et vasières pour se nourrir à profusion et nidifier. Entre oiseaux d’eau hivernants, migrateurs et spécimens nicheurs, ce sont plus de 350 espèces qui y ont été observées à ce jour, dont certains limicoles particulièrement vulnérables, comme l’avocette élégante, la sterne pierregarin ou l’échasse blanche.
Si de nombreux oiseaux, parfois peu courants, sont visibles quasi essentiellement en automne et en hiver (grand cormoran, bernache cravant, spatule blanche, barge à queue noire...), c’est au printemps que les principales colonies de migrateurs envahissent les marais. En outre, certains sont là quasiment à demeure, tels l’aigrette garzette et l’omniprésent tadorne de Belon, emblème de la Réserve naturelle de Lilleau des Niges, qui attend la fin de l’été pour s’offrir une parenthèse hors de l’île.
C’est, dit-on, à des moines de l’Abbaye des Châteliers, à La Flotte, que l’on doit la plantation, au Moyen Âge, de vignobles sur la quasi totalité des terres cultivables de l’Île de Ré. Sur ces sols calcaires et argilo-calcaires, nourris pendant des siècles de sable et d’alluvions, huit cépages sont aujourd’hui exploités par la coopérative de vignerons locale : sauvignon, chardonnay, ugni-blanc et colombard pour les blancs, cabernet franc, sauvignon, merlot et tannât pour les rouges.
Si tous les villages de l’île ont un accès direct à l’océan, leurs ports sont en majorité dédiés au tourisme. Les plus importants sont situés à Saint-Martin, La Flotte et Ars.